Périodes mellifères – Travaux annuels de l’apiculteur

Chaque endroit a ses conditions climatiques, sa flore mellifère et d’autres particularités, auxquelles s’adapte l’apiculteur en allant à la recherche des floraisons qui l’intéressent.

La floraison principale, qui constitue l’enjeu de toute notre année d’apiculture, est celle du thym. Les colonies


passent l’hiver dans les gorges de Deliana (région de Kissamos), une région de semi-montagne où elles restent jusque fin mai puisqu’il y a une riche floraison de printemps et d’été : sauge, crapaudine (malotira sauvage), pouliot, thym, ciste, sarriette et d’autres…

Début juin, les essaims les plus forts sont transportés au Cap Spatha (à Rodopos) ainsi qu’à Koustoyerako (région de Sélino), deux des régions à thym les plus réputées de l’île, là où la principale floraison est le thym.

Koustoyerako, dont le nom évoque une escorte de faucons, est un village de la partie sud des Montagnes Blanches, ayant une histoire riche de luttes contre l’Occupant et de fiers habitants.

Fin juillet, a lieu la première récolte de miel de thym, qui correspond à la principale production de l’année.

La production par ruche est habituellement faible et complètement soumise aux conditions météorologiques. Et du fait que nous n’alimentons pas les colonies pendant la période de floraison, la qualité, le goût et l’arôme du miel produit restent intacts.

Les essaims de Rodopos sont ensuite transportés sur le plateau d’Omalos, près des gorges de Samaria, où ils restent environ un mois, de façon à ce qu’ils profitent de la floraison tardive du thym, de la marjolaine, de la crapaudine (malotira) et du thym blanc, une variété rare poussant sur les versants escarpés des Montagnes Blanches.

La seconde récolte de miel de thym est de plus faible production encore que la première, étant donné l’altitude élevée où travaillent les abeilles (entre 1100 et 2500 mètres), le froid et les vents forts qui déciment les butineuses pendant leurs trajets.

Après deux récoltes dans les thyms, les abeilles sont transportées à Palaia Roumata pour se reconstituer dans les floraisons automnales d’asperge sauvage, d’inule visqueuse, de lierre, de bruyère d’automne et de caroubier, de façon à ce qu’elles créent de nouveau des populations et réussissent à bien passer l’hiver.

S’il pleut à temps (phénomène malheureusement rare en Crète) et que l’on ait une floraison réussie de bruyère, on peut aller jusqu’à une troisième récolte de miel de bruyère ou même à une production de reines d’automne et à des divisions de colonies.

Après une petite récolte de miel d’automne fin novembre, où nous prenons seulement le miel en trop dans les colonies, nous effectuons le dernier transport de l’année apicole pour ramener les essaims dans les gorges de Deliana (région de Kissamos).

Les traitements contre la varroase ont lieu fin décembre. Les colonies n’ayant plus de couvain, les varroas se trouvent exposés à la substance du traitement et il reste assez de mois jusqu’à la prochaine récolte pour que le miel soit protégé d’éventuels résidus.

C’est une méthode biologique de réduction de la population de varroas que je pratique, tout au long de l’année, en les piégeant dans les alvéoles de faux-bourdons que j’enlève et détruis périodiquement.

Je n’utilise jamais d’antibiotiques pour les abeilles, ayant élaboré, suite à des recherches personnelles, une méthode d’utilisation préventive de micro-organismes actifs dans toutes les manipulations apicoles.